Florine, étudiante de Master 2 à La Sorbonne Université de Paris (photo principal), a pris contact avec l’équipe de Bios dans le cadre de la recherche pour son mémoire sur le secteur funéraire. Son choix de sujet: Le développement des funérailles écoresponsables en France révèle du rapport à la mort des Français.
C’est un thème très d’actualité en France car, au jour d’aujourd’hui, c’est un des pays européens avec les restrictions funéraires les plus strictes d’Europe.
Les restrictions des funérailles écoresponsables en France
En effet, il est désormais interdit de garder des cendres humaines ou de les disperser chez soi ainsi que de les planter dans une urne biodégradable sur un terrain privé ou en pot. Avant c’était possible mais une nouvelle loi de 2008 (art. L2223-18-2 CGCT) a été mise en place pour éviter les soit-disant abus liés à la dispersion des cendres et à l’abandon d’urnes sur des lieux publics.
Disperser ou planter dans une urne biodégradable dans un endroit public n’est guère plus facile. Planter une Urne Bios ® en pleine nature en France est légal seulement avec l’accord de la mairie pour la « dispersion des cendres sur un espace municipal » appartenant à la commune. Selon les français qui ont été en contact avec nous à ce propos, il semblerait que cet accord n’est pas facile à obtenir.
La complexité de la question sur la destination des cendres humaines en France a contraint le ministère de la Cohésion territoriale et des Relations avec les collectivités territoriales à publier en décembre 2018 un guide de recommandations relatives aux urnes funéraires et aux lieux de sépulture. Ce guide essaie d’utiliser un langage simple basé sur des questions et réponses et explique de manière pratique comment procéder.
Il existe aussi la possibilité de se tourner vers un cimetière vert privé avec un espace dédié à la plantation d’urnes biodégradables. Il n’y a actuellement qu’une poignée de « cimetières naturels » ou « bois funéraires » en France à l’heure actuelle (2021), mais cela devrait évoluer rapidement nous pensons (et espérons!), vu que la demande pour ce type de bois cinéraire augmente.
Ceci dit, ces restrictions législatives actuelles ne rendent pas facile le libre choix d’opter pour funérailles écoresponsables pour de nombreuses familles telle que la plantation d’une urne 100% biodégradable avec graine d’arbre.
Ce que nous découvrons souvent est que les lois ne couvrent pas spécifiquement le principe du dépôt de cendres dans une urne biodégradable qui forment ensuite partie de la terre lorsque l’urne s’est biodégradée et un arbre poussera en son lieu. Est-ce de la dispersion des cendres? Pas vraiment. Ou la conservation des cendres? Pas vraiment non plus. En fait, c’est un peu les deux.
Et selon la description de la loi, est-ce que l’Urne Bios ® serait considérée un « abus »? En vrai, pas vraiment vu que les cendres donnent naissance à un arbre, ce qui est primordial pour la planète et ne laisse absolument aucune trace, donc zéro déchet… Mais cela est seulement notre opinion subjective. Il restera à voir si la loi change à nouveau pour couvrir ce cas très spécifique. Nous ne connaissons aucune jurisprudence à ce jour où une personne a été mise en justice pour avoir planté une urne biodégradable chez soi ou en nature sur sa propriété privée donc nous avons de l’espoir!
C’est un thème qui intéresse beaucoup Florine, étudiante de 24 ans à l’Université la Sorbonne à Paris. Suite à ses recherches avancées dans cette matière, nous avons voulu discuter avec elle pour savoir comment elle voit le futur des funérailles écoresponsables en France. Voici notre entretien avec elle.
Le développement des funérailles écoresponsables en France
Florine nous raconte son intérêt pour les gens et ce qu’ils ont à raconter. Elle a une passion certaine pour la culture internet et les étrangetés, soit tout ce qui est à même de piquer sa curiosité. Ses hobbies comprennent la musique et à peu près toutes sortes d’arts plastiques – « sans jamais obtenir de résultats probants, mais ce n’est pas important » ajoute-elle. Elle explique qu’elle a achevé ses études avec un master en communication de marque, innovation et création au CELSA (La Sorbonne) en septembre 2021 et elle aujourd’hui planneuse stratégique en agence de publicité.
-
Qu’est-ce qui vous a amené à faire vos études de master à la reputable université La Sorbonne à Paris ?
Je me suis dirigée vers la publicité tout de suite après le bac, j’ai commencé par un DUT de deux ans à Bordeaux dans ce domaine, avant de faire une pause d’une année durant laquelle je suis partie vivre en Écosse. J’ai repris dans la communication de marque à Audencia SciencesCom à mon retour, où j’ai fait deux ans avant de changer d’école pour rejoindre les CELSA – Sorbonne Université. C’est aujourd’hui l’école qui prépare le mieux, selon moi, au métier de planneur stratégique auquel je me destinais. C’est une école de sciences sociales à laquelle beaucoup de chercheurs éminents en sciences de l’information et de la communication sont rattachés, ou bien l’ont été. C’est donc dans leur encadrement que j’ai réalisé mon mémoire de recherche de deuxième année de master, qui portait sur le développement marchand des funérailles écoresponsables en France. J’ai eu la chance de trouver dans cette université une tutrice qui a apprécié le sujet que je lui ai proposé, malgré son étrangeté.
-
Qu’est ce qui vous a amené à préparer votre mémoire sur le sujet des funérailles écoresponsables ?
Je savais que je voulais travailler sur un sujet provoquant, puisque ça m’assurerait de rester intéressée toute l’année (et un peu aussi parce que j’aime bien provoquer des réactions chez les gens). Chez moi on parle de la mort assez facilement, j’ai fini par m’apercevoir que ce n’était pas le cas dans toutes les familles, loin de là. Ma mère est thérapeute et accompagne régulièrement des patients dans les deuils qu’ils vivent, ça fait d’ailleurs partie des choses qu’elle évoque dans le livre qu’elle a écrit et publié en 2019. Tout ça m’a forcément influencée.
Et puis l’une des règles concernant le choix des sujets que l’on pouvait choisir, imposée par l’université, établissait que nous devions traiter d’un monde marchand puisque nous étions dans la spécialisation « Marque ». S’il y a bien un marché prospère, pas près de manquer de clientèle et dont on entend peu parler, c’est celui du funéraire.
J’ai commencé par m’intéresser aux publicités des maisons de pompes funèbres, dont l’impertinence m’amusait mais dont je sentais aussi que je me lasserais vite. C’est vraiment sur un hasard que j’ai eu l’idée de chercher des informations sur les funérailles écologiques. Pendant le deuxième confinement de 2020 suite à la pandémie Covid-19, je me suis retrouvée dans une colocation dont les habitants étaient, pour beaucoup, très engagés pour l’environnement. J’ai appris plein de choses à leurs côtés et j’ai été curieuse de voir s’il existait des cimetières écologiques. Je savais déjà qu’il était possible de « devenir un arbre » après la mort plutôt que d’avoir une pierre tombale mais c’était à peu près tout. Il y a beaucoup de solutions qui existent ou sont en train d’être créées dans ce sens mais dont les gens n’ont pas conscience, ça m’intéressait beaucoup.
-
Parmi les personnes avec qui vous avez parlé pour rechercher votre mémoire, qu’est ce qui vous a le plus marqué ?
J’ai envie de distinguer les particuliers et les professionnels pour mieux répondre à cette question.
Mon mémoire de recherches a pour matière principale sept entretiens qualitatifs menés auprès de personnes aux profils différents et complémentaires, pour mieux cerner les enjeux du sujet choisi. Mais j’ai aussi beaucoup parlé de ce travail de recherches autour de moi pendant que je l’effectuais, pour obtenir l’avis des gens et pour provoquer des réactions chez eux. Ce que je retiens de ces échanges informels, c’est que les gens sont de façon générale très curieux lorsqu’on leur propose ce sujet. Certains ont parfois affiché une mine contrariée et fait comprendre qu’ils n’étaient pas à l’aise puisque la mort leur faisait peur, mais même ceux-là développaient parfois pendant des minutes entières les raisons de leur malaise – ce qui revenait, en soi, à parler de la mort. La majorité des personnes avec qui j’en ai parlé étaient simplement curieuses de savoir quelles options existaient, ce qu’il était possible de faire en France et débattaient avec moi de leur rapport à la mort, à l’après-vie, à la religion et tous les sujets qui touchaient de près ou de loin à celui que j’avais choisi de traiter dans mon mémoire.
De l’autre côté de la barrière du silence, il y a évidemment les professionnels du funéraire dont c’est le quotidien. Comme toute personne qui découvre un nouveau monde, j’ai été très marquée par l’organisation du milieu, qui est complexe et très droite. Les personnes que j’ai interrogées m’ont d’abord bien fait comprendre que les funérailles, aujourd’hui en France, c’est avant tout une question sanitaire.Les lois en place n’ont pas été pensées pour faciliter le deuil des proches mais pour assurer le stockage des dépouilles dans un espace restreint et qui ne représente aucun risque d’hygiène. Cette façon d’approcher le sujet limite évidemment les rituels mortuaires possibles et influence le rapport que nous avons à la mort.
-
Comment avez-vous découvert l‘Urne Bios ®?
Les urnes biodégradables font partie des produits funéraires les plus développés en ce qui concerne les funérailles écoresponsables, et Urne Bios ® faisait partie des résultats les mieux référencés sur internet pour la France. Je me suis intéressée à son discours et ses contenus de marque dans le cadre de mon mémoire.
-
Comment imaginez-vous le monde funéraire en France d’ici 50 ans? Pensez-vous que la législation française s’assouplira dans un futur proche quant aux funérailles éco-responsables ?
La population française est de moins en moins croyante, ou en tous cas moins rattachée à l’Église catholique de génération en génération. Cela signifie que cela va avoir de moins en moins de sens de célébrer nos défunts selon des préceptes issus de cette religion. Avec l’émergence de l’intérêt porté aux sujets de santé mentale, grâce à l’ouverture de la parole portée en fer de lance par la génération Z notamment, il est très probable que le deuil fasse partie des grands sujets des années à venir. Prouver que les rites funéraires possibles en France aujourd’hui ne correspondent pas aux personnalités des vivants et sont donc vécues comme un choc par les proches est une porte d’entrée privilégiée sur le sujet du développement des funérailles écoresponsables selon moi. Pas nécessairement par conviction environnementale absolue mais par nécessité de créer de nouveaux rites qui s’éloignent du religieux catholique pour proposer une spiritualité plus fluide.
Côté législation, les choses ne bougeront que si cela devient un sujet dans le débat public et que les politiques en place choisissent de le traiter. Certaines solutions tarderont probablement plus à émerger et être légalisées que d’autres, celles comme l’aquamation (technique utilisant l’eau) et Promession (technique utilisant le froid), qui transforment rapidement la matière du corps sans passer par la crémation et sont jugées « non naturelles » pour le moment.
Il est très probable qu’on adoptera l’humusation et les inhumations de conservation des territoires protégés dans un futur relativement proche. Il suffit de regarder le Canada, qui est en avance sur nous mais à des mœurs pas si éloignées des nôtres, pour apercevoir ce qui peut nous attendre.
Ma déformation professionnelle me pousse à penser que les marques du secteur ont, elles aussi, leur rôle à jouer par de la pédagogie et du brand content notamment.
Le funéraire ne va évidemment pas être influencé que par des valeurs écologiques sur les années qui viennent. On peut aussi parler de la digitalisation des sépultures et des solutions qui seront élaborées pour répondre au manque de place dans les cimetières de zones urbaines. On parle d’un sujet qui reste sanitaire, ne l’oublions pas.
-
Selon vous, quels sont les grands influencers online du monde funéraire éco responsable au jour d’aujourd’hui ?
En France, le webzine Happy End fait partie des médias qui abordent le sujet régulièrement et défendent l’idée plus générale de « parler de la mort autrement », que je trouve essentielle, en plus de parler des alternatives écologiques qui existent en termes de funérailles.
Hors-France, c’est @AskAMortician qui m’a le plus parlé – je conseille vivement ses TedTalks et j’ai eu un faible pour son analyse d’un épisode de KUWTK, qui aborde le sujet exactement de la façon dont je le préconiserais à n’importe quelle marque du secteur, en tant que communicante. En faisant l’analyse d’un objet pop culturel, Caitlin crée des ponts plus faciles d’accès avec le public pour aborder des sujets comme la mort, le deuil, comment en parler aux enfants et pourquoi prévoir ses plans de fin de vie à l’avance.
-
Avez-vous commencé à planifier vos propres plans de fin de vie ?
Pas vraiment, non. Ma famille sait qu’après mon mémoire je préférerais des funérailles écoresponsables, mais il est hors de question pour moi d’imposer à mes proches d’avoir recours à ça et rien d’autre, dans la mesure où aucune solution du genre n’existe près de mon lieu de naissance, où ils vivent toujours. Quel intérêt à placer sa sépulture trop loin de ceux qui voudraient la visiter pendant leur deuil ?
La seule chose qui est définie, c’est que je veux que toutes les personnes assistant à la cérémonie portent soit une bouée, soit des brassards gonflables. Je suis convaincue que les couinements de plastique et le ridicule de la situation arracheront quelques rires aux personnes présentes.
-
Si vous deveniez un arbre dans l’après-vie, quel arbre ou plante choisiriez-vous ?
Sans doute un prunus, pour l’amour de la symbolique du cycle. Il y en avait un dans mon jardin étant petite, il a récemment été arraché parce qu’il était malade. Ma mère m’a raconté qu’elle avait vécu le début de son accouchement sous cet arbre, ça fait sens de l’imaginer m’accompagnant du début de ma vie jusqu’à la fin. Mais s’il est plus utile pour les vivants de planter autre-chose au-dessus de mes restes cela me va aussi.
Choisir un arbre immortel par vanité va un peu à l’encontre du principe de funérailles écoresponsables : il s’agit de laisser la place aux vivants, nous ne sommes que de passage.
Que vous semblent ces réflexions sur le développement des funérailles écoresponsables en France? Laissez-nous vos commentaires ci-dessous. Nous serions ravis de savoir ce que vous en pensez.
Pour être informé(e) des dernières nouvelles et actualités de l’Urne Bios ®, vous pouvez nous suivre sur nos réseaux sociaux Facebook, Instagram, Twitter, Pinterest et YouTube!
Join our mailing list to keep you updated of all Bios® news and get a 10% Discount!
Laisser un commentaire